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DE GUSTAVE FLAUBERT.

malade, un écorché ; ma grosse enveloppe de gendarme est menteuse. Vous voyez bien que je parle de moi comme une femmelette !

Non ! le travail n’absorbe pas toujours ; mais il occupe, et c’est beaucoup.

Cependant la vie s’écoule, c’est là l’important. Vivre dans une tour d’ivoire est d’ailleurs un excellent moyen de ne pas se salir les pieds. Je gèle un peu dans la mienne, par moments.

C’est pourquoi, jeudi ou vendredi prochain, j’aurai l’honneur, Princesse, et le plaisir de vous baiser les deux mains et de vous assurer une fois de plus que je suis

Tout à vous.
G. Flaubert.

937. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi [1867].

Il n’est pas possible, Princesse, d’écrire à quelqu’un une lettre plus charmante que la vôtre (du 26) ; j’en ai été touché jusqu’au fond de l’âme, sincèrement.

Quel dommage que vous ne soyez pas une simple bourgeoise ! La gratitude se lâcherait avec plus de liberté. Vous savez d’ailleurs que je suis timide, quoi que vous en disiez.

Mon indisposition persistante m’a fait revenir de Champagne à Paris et de Paris à Croisset plus tôt que je ne l’avais projeté. Ce qui m’a le plus contrarié là dedans c’est de n’avoir pu vous voir à