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DE GUSTAVE FLAUBERT.

P.-S. Un remords me prend.

Que faites-vous ce soir ? Où serez-vous de cinq heures à minuit ? Il n’est pas sûr que je puisse dîner avec vous ??? Mais où se voir ?

Vous savez que ça se porte dès que c’est imprimé dans le Moniteur.

Donc, voici un petit cadeau de votre ami.

Coupez ledit ruban et le portez.

Je dis coupez par moitié, car il y en a pour deux.


929. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Samedi matin [septembre 1867].

Je comptais, Princesse, reculer mon départ jusqu’à lundi prochain pour avoir le plaisir et l’honneur de vous voir dimanche. Mais une indisposition grotesque, qui me tourmente depuis ces grandes chaleurs, fait que je m’en retourne tout à l’heure vers Croisset, n’étant pas pour le moment un homme sociable. Je vous aurai bien peu vue, cet été ; je compte prendre ma revanche cet hiver !

La vie s’écoule sans que l’on fasse rien de ce que l’on veut, rien de ce que l’on désire ! Tout est bien mal organisé en ce monde, ne trouvez-vous pas ? Je croyais que vous deviez rester à Dieppe un mois et que vous ne partiriez pas de Saint-Gratien avant la fin d’août. Aussi ai-je été fortement dupé lundi dernier en trouvant porte close.

Permettez-moi, Princesse, de me mettre à vos pieds et de vous assurer que je suis tout à vous.

G. Flaubert.