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CORRESPONDANCE

avec son pantalon[1], d’être ridicule jusque dans la mort ! Il n’y a que les poètes tragiques pour atteindre à ces effets ! La gent de lettres doit se remuer beaucoup maintenant pour avoir son fauteuil. « À l’Académie ! quelle douceur ! » comme me disait un jour Camille Doucet. Il y a, selon moi, de meilleures ambitions, des choses plus tentantes ! Mais quand on dit cela, on vous répond par la fable du Renard et des raisins.

Aux trente-neuf visites qu’il faut faire dans Paris pour briguer la verdurette, je préfère celle que je ferai prochainement à Saint-Gratien pour vous baiser les deux mains, sans cesse, et vous assurer que je suis du fond du cœur, tout a vous.

G. Flaubert.

926. À GEORGE SAND.
[Croisset] Samedi [27 juillet 1867].

Il faut rayer ce mot-là, chère maître ; je n’étais pas assez plongé dans le travail pour n’avoir pas envie de vous voir. J’ai fait à la littérature assez de sacrifices jusqu’à présent sans y ajouter ce dernier. La raison était que : on a repeint mon logis. Si bien que j’ai passé quinze jours à Rouen dans le logement de ma mère, puis une semaine dans

  1. Après la cérémonie religieuse, le cercueil de Ponsard fut transporté dans un petit jardin attenant à l’église, où furent prononcé les discours. Un employé des pompes funèbres, à cheval sur le mur de l’enclos, passait à un de ses collègues, pour les étendre sur le cercueil, l’habit de l’académicien défunt et son pantalon, après les avoir secoués avec ostentation.