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CORRESPONDANCE

la Princesse, ni lundi au Magny de la quinzaine, ni hier chez M. Cloquet où j’étais invité à dîner. Je vais aujourd’hui aller à l’Exposition avec la Princesse Mathilde. Je dînerai chez Mme Husson, mais demain et après-demain je ne sors pas de chez moi, afin de piocher pour finir mon chapitre avant mon retour dans ma patrie.

Voilà des nouvelles peu intéressantes, mais je n’en ai pas d’autres à te donner. Quant à la politique, les bourgeois ont toujours une extrême venette de la guerre. Je ne crois pas, quoi qu’on dise, qu’elle ait lieu maintenant. Beaucoup de personnes de ma connaissance sont déjà parties pour la campagne. « Tout part. » Je n’ai pas envie de faire comme tout : le plus grand charme de la campagne est pour moi le voisinage et la société de ma belle nièce.

Ton vieil oncle.

912. À GEORGE SAND.
[Paris, mai 1867].

Je m’ennuie de ne pas avoir de vos nouvelles, chère maître. Que devenez-vous ? Quand vous reverrai-je ?

Mon voyage à Nohant est manqué. Voici pourquoi. Ma mère a eu, il y a huit jours, une petite attaque. Il n’en reste rien, mais cela peut recommencer. Elle s’ennuie de moi et je vais hâter mon retour à Croisset. Si elle va bien vers le mois d’août et que je sois sans inquiétude, pas n’est besoin de vous dire que je me précipiterai vers vos pénates.