Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/290

Cette page a été validée par deux contributeurs.
284
CORRESPONDANCE

seconde fois la fameuse Suédoise qui pince le violon d’une manière si distinguée.

Feydeau, l’autre jour, devant un « aréopage » de gens de lettres, a encore parlé avec exaltation des critiques que Mme Commanville lui avait faites sur ses livres ! Je me suis rengorgé, bien entendu.

Comme il m’ennuie de ne pas voir ta bonne fraîche mine que je bécote.

Ton vieux oncle en baudruche.

905. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 15 [13] mars 1867].

[……] Mon impression sur Galilée[1] est que : c’est pitoyable ! On ne peut pas se figurer une œuvre dramatique plus piètre, plus veule, plus ennuyeuse.

Puisque tu tiens à savoir des nouvelles des théâtres, je t’apprendrai aussi que Don Carlos[2] a paru lamentable aux connaisseurs et a fortement embêté le public.

J’assisterai samedi prochain à la première d’Alexandre Dumas fils au Gymnase. Mais, en fait de spectacle, j’en vois un presque tous les soirs qui me divertit parfois extrêmement : je veux dire les noces qui se passent chez Bonvalet. Dans la grande salle vitrée faisant face à ma fenêtre, j’aperçois des bourgeois et des bourgeoises gambadant comme des singes. Tous les messieurs sont en habits noirs, toutes les demoiselles en

  1. Drame en vers de Ponsard.
  2. Opéra de Verdi.