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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Nous causerons de tout cela et de bien d’autres choses, avant deux mois, j’espère. D’ici là je vous serre la main et suis vôtre.

Envoyez-moi votre roman paru dans la Revue Contemporaine[1] (l’aîné de celui que je connais) ; mais je vous demande d’avance la permission de ne pas vous écrire dessus une longue lettre, car je travaille présentement beaucoup.


892. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Dimanche 10 [janvier 1867].
Madame et Princesse,

Vous n’avez pas besoin, pour m’écrire, d’avoir à me conter des « choses intéressantes ». Des nouvelles de vous, quelles qu’elles soient, m’intéressent, et puis comment ne pas désirer vos lettres qui sont… mais je me tais ! Pour n’avoir pas l’air d’un vil courtisan.

En fait d’existence monotone, la mienne ne le cède à aucune ! Aussi vais-je interrompre ce train de vie, plus laborieux qu’agréable. Car, au milieu de la semaine prochaine (dans dix jours environ), je me précipiterai vers la rue de Courcelles, et avec quelle joie ! Je doute, comme vous, que le nouveau Régime de la Presse tourne à bien. Les journaux sont une des causes de l’abrutissement moderne (cela rentre dans la doctrine secrète). Mais le meilleur moyen de les rendre innocents est, je crois, de les laisser libres. La Parole im-

  1. Chicchiriduzza.