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CORRESPONDANCE

872. À GEORGE SAND.
[Croisset, début de novembre 1866].

Je suis arrivé ici samedi au soir ; toutes mes courses sont finies et je me remets cette après-midi au travail.

Sainte-Beuve me paraît très malade. Je crois qu’il n’en a pas pour longtemps.

J’ai dîné avant-hier et hier avec Tourgueneff. Cet homme-là a une si belle puissance d’images, même dans la conversation, qu’il m’a montré G. Sand accoudée sur un balcon dans le château de Mme Viardot, à Rosay. Il y avait sous la tourelle un fossé, dans le fossé un bateau, et Tourgueneff, assis sur le banc de cette barque, vous regardait d’en bas ; le soleil couchant frappait sur vos cheveux noirs.


873. À ERNEST FEYDEAU.

Entièrement inédite.

Nuit de dimanche [1866].

Il y a dans Béranger, notre grand poète national (celui que Gustave Planche comparait à Horace), une chanson à cette fin de féliciter le père d’une petite fille nouvellement née. Je suis, ce soir, trop fatigué pour te la retranscrire de son volume. Mais cherche-la et chante-toi-la, de ma part.

Tu as été bien aimable de m’apprendre cette