Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
CORRESPONDANCE

Mme Morin est venue hier pour que je lui fasse gagner son procès. Tout cela m’honore infiniment, mais on me prête une puissance que je n’ai pas.

Malgré mes infirmités, je ne prolongerai pas mon séjour à Paris au delà du milieu de mai. Donc, dans six semaines, je serai revenu. Vous seriez bien gentils de choisir ce moment-là pour séjourner un peu à Croisset, afin que je te voie et que je te bécote à mon aise, mon pauvre Caro.

On a donné aux Bouffes une Didon[1]où une Salammbô figure. Mais je me prive de ce spectacle. MM. les auteurs ne m’ont pas envoyé de billet, ce que je trouve d’une grossièreté insigne. Tel est le genre des gens de théâtre, d’ailleurs.

As-tu lu les Travailleurs de la mer ? Nous causerons de Spirite, livre en main.

C’est vendredi que paraît l’histoire des Apôtres, de Renan.

Adieu, pauvre chérie.

Ton vieux ganachon.

845. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Paris] Mardi soir [24 avril 1866].

Mon Loulou,

T’es-tu bien amusée à Verneuil ? Ce petit voyage a dû faire passer les remords de ta vertu. Tu n’es guère « comme il faut » : on doit haïr Paris et raffoler de la campagne.

  1. Par Adolphe Belot et Léon Journault.