Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
CORRESPONDANCE

que j’ai revu Paris et mes amis avec grand plaisir. J’ai l’esprit assez perverti et le cœur assez dur pour ne pas regretter la campagne et ne pas sentir le besoin d’aller à la chasse chez Saint-André ; mais ce que je regrette, c’est ta bonne mine à bécoter. Si les adorations de M. le Préfet te laissent quelque loisir, écris à

Ton vieux ganachon qui t’aime tendrement.

Embrasse pour moi ton oiseau, qui est bien gentil.


838. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris [février 1866].
Chère Caro,

Ta grand’mère a l’intention de descendre chez moi ; mais je n’avais pas songé que je n’ai pas de place pour Joséphine. Elle va sans doute te montrer ma lettre où tu verras mes explications. Je n’ai pas de place pour mettre un troisième lit chez moi, puisque mon domestique couche dans la cuisine ; de plus, il me manque des matelas et des couvertures.

Tu connais assez ta grand’mère pour comprendre qu’elle va croire que je ne veux pas la recevoir et que tout cela est un prétexte ; tâche de lui faire entendre raison. Je ne demande pas mieux que de la loger, mais, franchement, Joséphine me gênerait, outre que je ne vois pas moyen de nous tasser tous dans mon domicile. Il faut donc : 1o ou qu’elle se résigne à se passer de femme de chambre ; 2o ou que j’envoie chaque soir mon