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CORRESPONDANCE

Du soleil, l’hiver, pour vos promenades ; de la pluie, au printemps, pour vos gazons ; pas de maladies à vos toutous ; d’entendre la plus belle musique du monde et de rencontrer de bons livres.

Quoi encore ? Que vous manque-t-il ?

Si vous avez un chagrin, qu’il s’en aille ! Un désir, qu’il s’accomplisse !

Je voudrais être dévot afin de prier le ciel pour vous, et bien qu’aujourd’hui soit le jour des mensonges, je vous prie de croire, Princesse, que je suis

Votre très affectionné et très dévoué

G. Flaubert.

833. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Croisset, mardi, 23 janvier 1866.

Vous avez bien tort de m’appeler consolateur, chère Demoiselle. Je voudrais mériter ce titre, mais que puis-je pour vous, sinon vous envoyer l’assurance d’une sympathie très profonde !

Je vous croyais occupée d’un grand travail historique sur Angers, et j’espérais que votre esprit trouverait du calme dans cette sage besogne. Il n’en est rien, hélas ! Et je m’en afflige. Forcez-vous donc à étudier les faits, les choses, la nature enfin ! Bien que vous soyez dans le courant philosophique moderne, le moyen âge vous étouffe. Vous y tenez par des attaches multiples ! Et encore une fois, malgré tout, fuyez votre pays, quittez votre maison comme si le feu y prenait, et toutes