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CORRESPONDANCE

825. AUX MÊMES.
[Croisset] Dimanche matin]
[19 ou 26 novembre 1865].

N’y allez pas par quatre chemins, mes bons. Il est inutile de se débattre avec la censure. Adressez-vous directement à l’Empereur.

J’arriverai à Paris mercredi, je passerai chez vous entre six et sept. Nous dînerons ensemble et je vous lâcherai à dix heures. Si vous avez affaire ailleurs, tant pis.

À bientôt.


826. À ERNEST CHEVALIER.
Croisset, lundi [20 novembre 1865].
Mon pauvre cher Vieux,

Que veux-tu que je te dise ? J’ai passé moi-même par là, et je sais qu’en ces désastres[1] les prétendues consolations que l’on vous donne irritent plus qu’elles n’apaisent. Depuis dix jours, je ne fais absolument que songer à toi, à ta pauvre mère, à tous les tiens, à tous les autres disparus ! Nous avons tant de souvenirs communs, notre vie a été si mêlée pendant longtemps, que nos cœurs doivent encore battre à l’unisson dans de certains jours.

Si quelque chose peut amener un peu de douceur dans ton chagrin, c’est de penser que tu as

  1. Mort de Mme Chevalier, née Mignot.