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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Tu as l’air de bien t’amuser, mon pauvre loulou. J’aurais bien voulu te voir en traîneau et sur un mulet ! Je m’imagine que tu ne dois pas être très brave et penses « à la sécurité de MM.  les voyageurs » ; je me figure ta bonne mine fraîche au milieu des montagnes… mais ce qui m’intéresse plus que ton voyage, c’est ton P.-S., à savoir que tu te plais beaucoup avec ton compagnon et que vous vous entendez très bien. Continuez comme cela une cinquantaine d’années encore et vous aurez accompli votre devoir. […].

Je voudrais bien être avec vous à Venise ! Quel Cachet ! Comme c’est beau, hein ? Profitez de votre liberté, mes chers petits. Nous vous embrassons tous et moi particulièrement, qui suis

Ton vieux ganachon d’oncle.

Je me suis remis à travailler, mais ça ne va pas du tout ! J’ai peur de n’avoir plus de talent et d’être devenu un pur crétin, un goitreux des Alpes.


785. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, lundi, 5 heures soir, 18 avril [1864].

J’espère que ceci vous arrivera avant votre départ, mon pauvre Caro, car dans mes prévisions vous ne devez partir de Venise que samedi. Ta grand’mère attend avec bien de l’impatience l’annonce positive de votre retour. Quant à moi, je vois que tu t’amuses si bien, que je regrette que ton voyage ne se prolonge pas. Vous promenez-vous