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CORRESPONDANCE

780. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, lundi, 3 heures [29 février 1864].
Ma chère Caro,

Je n’oublie pas du tout « la Divine »[1], mais je n’ai pas eu jusqu’à présent de places à lui donner. Ce sera pour cette semaine. Faustine commence à faire de l’argent : les recettes de ces jours derniers étaient très bonnes. Le feuilleton d’aujourd’hui est en somme très favorable, et ça va aller, je crois. Leurs Majestés ont paru très contentes l’autre jour, ce qui attire du monde. Bref, je suis payé de mes peines qui n’ont pas été médiocres. Je vais ce soir à la première de la mère Sand[2], dans la loge du Prince. Demain j’assiste au contrat de Guérard. Jeudi je vais chez Michelet. Voilà le programme de la semaine. Le service des billets de Faustine commençant à se calmer, je suis un peu plus tranquille. Comme je dors ! comme je dors !

Tu devrais bien me donner de vos nouvelles un peu plus longuement. Quand pensez-vous pouvoir venir à Paris ? Meubles-tu ta maison ? Je serais content si vous preniez Touzan pour tapissier ; il est « de bon goût » et pas cher.

« L’Idiot d’Amsterdam » nous quitte à la fin de la semaine, la féerie une fois réglée.

Adieu, pauvre loulou. Embrasse bien ta grand’mère pour moi. Je suis fatigué d’écrire des billets.

  1. Mlle Ozenne, amie de Mme Commanville.
  2. Le Marquis de Villemer.