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DE GUSTAVE FLAUBERT.

du Petit Léon, qui doit faire les dessins des décors et des costumes, Duplan, de Beaulieu (un ami de d’Osmoy), le frère dudit d’Osmoy, Lemoine, un ami de Bouilhet, Alfred Guérard, Rohaut, un ami de Monseigneur, qui écrit dans les petits journaux. Nous avons voulu avoir un public de bourgeois pour juger de l’effet naïf de l’œuvre. Monseigneur n’arrivera qu’à la fin ; il sera à la répétition, puis à la Censure qui lui cherche chicane. Voilà. Je vous ai dit sans doute que mon ami Pagnerre était un des actionnaires de la nouvelle société qui possède les théâtres du boulevard. C’est un des créateurs du Garçon. Cela fait une franc-maçonnerie qu’on n’oublie point. Aussi l’ai-je trouvé très ardent à nous servir, jusqu’à présent.

J’ai hier dîné chez Mme d’Osmoy qui désire beaucoup vous connaître ; c’est une bonne et aimable jeune femme, très enfant encore et pas du tout poseuse. Nous étions servis à table par une femme de chambre qui avait un petit bonnet d’Opéra-comique très coquet. Avant d’aller chez l’Idiot j’avais vu le professeur[1], qui s’est beaucoup informé de ta grand’mère.

Soigne-la bien, ma chère Caro, fais en sorte qu’elle ne s’aperçoive pas trop de mon absence ! Tu ne dois pas trop t’amuser, mon pauvre bibi. Mais elle s’amuse sans doute encore moins que toi. Ayez un peu de patience toutes les deux, le mois prochain sera plus gai.

J’ai vu lundi Mme Laurent[2] en très bon état,

  1. Jules Cloquet, professeur à l’École de médecine.
  2. Une cousine.