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CORRESPONDANCE

trer à des étrangers, au docteur Willemin (de Vichy). Il y avait bien longtemps que je n’avais fait pareille promenade ; cela m’a reporté à ma jeunesse, à mon temps de collège, etc.

Si vous attendez de moi des nouvelles locales, j’en suis bien fâché, mais je les ignore toutes. Je me suis privé d’aller mercredi dernier à un bal terrible où toute la Rouennerie, toute la Havrerie et toute l’Elbeuferie était conviée. La vue d’une grande masse de bourgeois m’écrase ; je ne suis plus assez jeune ni assez sain pour de pareils spectacles. Quant au grotesque qu’on y peut recueillir, je le sais par cœur.

Avez-vous lu le dernier volume de Michelet ? C’est bien amusant. Il a le don de charmer, celui-là.

Et votre roman à l’Opinion Nationale, que devient-il ? En commencez-vous un autre ? Que faites-vous ? etc., etc.

Mille tendresses de votre

G. F.

767. À JULES DUPLAN.
Mardi 3 novembre 1863.

Oui, voilà bien longtemps, mon pauvre vieux, que nous ne nous sommes vus. Un peu de patience ! Nous aurons ce plaisir dans une dizaine de jours, au milieu ou à la fin de la semaine prochaine, au plus tard, car j’ai fini le Château des cœurs depuis mercredi dernier. Il ne reste plus que les vers (dont j’ai fait l’esquisse) à écrire. Je suis bien curieux de te montrer cela. Présentement je m’occupe de lectures relatives à ma préface.