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DE GUSTAVE FLAUBERT.

la mater est inattendu ; on ne sait ce qu’elle va devenir, c’est plein d’intérêt. Et Barberine se trouve reliée à cette action fort habilement par l’anéantissement desdites lettres compromettantes. Tout cela se suit, marche et glisse comme sur des roulettes. J’admire la façon dont l’action est conduite. La figure de Gugenheim est sinistre. Ces deux lignes (p. 339) : « Madame la princesse est bien fâchée… elle vous prie de repasser demain », superbes ! Voilà comme les choses les plus simples, quand elles sont bien amenées, font de l’effet.

Ceci est bien mignon, et comme ça se voit : « Bah ! dit-elle en tournant la main pour boutonner son gant ».

Tu as bien fait de lui faire faire un voyage en Pologne et de la rendre le plus excusable possible. Le mouvement de la Mélédine, à la fin, superbe !!

Le troisième volume est, selon moi, supérieur aux deux autres, et je n’y vois pas un mot à reprendre.

J’adore Lorvieux. Énorme ! Est-ce mon portrait à soixante ans que tu as voulu faire ? Je le crois et ça me flatte ; car il ne faut pas se le dissimuler, c’est comme cela que je serai sur le retour.

Le comte de Perche est fin et distingué, les changements de Rogatchef sont bons. « Comment aiment les femmes », les contradictions de Barberine, exquis de naturel et de délicatesse. C’est une jolie figure que celle de Barberine.

Mais mon Feydeau éprouve ensuite le besoin de faire rire un peu le parterre et d’être comique