Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
CORRESPONDANCE

de l’Empereur[1]. Remercions Dieu qui nous l’a encore conservé pour le bonheur de la France. Ce qu’il y a de déplorable, c’est que ce misérable est de Rouen. C’est un déshonneur pour la ville. On n’osera plus dire qu’on est de Rouen.


481. À LOUIS BOUILHET.
Croisset, 20 septembre [1855].

1o Tu es un excellent bougre de m’avoir répondu vite. L’idée du « bon régime à suivre » est excellente et je l’accepte avec enthousiasme ; quant à une opération quelconque, impossible à cause du pied-bot, et d’ailleurs, comme c’est Homais lui-même qui veut se mêler de la cure, toute chirurgie doit être écartée.

2o J’aurais besoin des mots scientifiques désignant les différentes parties de l’œil[2] (ou des paupières) endommagé. Tout est endommagé et c’est une compote où l’on ne distingue plus rien. N’importe, Homais emploie de beaux mots et discerne quelque chose pour éblouir la galerie.

3o Enfin il faudrait qu’il parlât d’une pommade (de son invention ?) bonne pour les affections scrofuleuses et dont il veut user sur le mendiant. Je le fais inviter le pauvre à venir le trouver à Yonville pour avoir mon pauvre à la mort d’Emma ? Voilà, vieux. Réfléchis un peu à tout cela et envoie-moi quelque chose pour dimanche.

  1. Un individu, Dieudonné Bellemare, avait tiré, sans l’atteindre, deux coups de revolver sur l’Empereur, à sa sortie des Italiens.
  2. Voir Madame Bovary, p. 414.