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DE GUSTAVE FLAUBERT.

tards. Baudelaire sera content ! Et l’ombre de Pétrus Borel, blanche et innocente comme la face de Pierrot, en sera peut-être jalouse. À la grâce de Dieu !

Je trouve immoral d’affubler le chef d’une jolie femme d’une cuvette pareille à celle qu’on voit sur la carte de visite que tu m’as envoyée, en un mot de le souiller par une telle photographie. Tout homme qui se sert de la photographie est d’ailleurs coupable. Tu manques de principes.

Adieu, vieux troubadour. Je t’embrasse tendrement ; bon courage.


695. À MADAME JULES SANDEAU.
Croisset, 21 octobre [1861].

Quel gente lettre vous m’avez écrite ! Il n’est pas possible de lire rien de plus aimable et de plus charmant. J’en ai été ravi et touché. Tout ce que vous me dites de mon livre est bien encourageant et bien bon. Mais qu’en résultera-t-il ? Je commence demain mon dernier chapitre, que je compte avoir fini vers la fin de janvier. Quant à la publication, il est fort probable (entre nous) qu’elle se trouvera reculée jusqu’à l’automne prochain — ou prochaine ; — à moins que mon éditeur (je ne sais lequel) ne veuille risquer la chose quand même. Mais il me semble, à moi, très présomptueux et assez stupide de vouloir attirer l’attention publique pendant tout le temps que les Misérables paraîtront. Or, si les huit volumes parais-