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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Nadaud et Énault m’apparaissent dans les fulgurations de l’étoile… rêvons ! Et quelle joie ç’a dû être pour les chemisiers !

Adieu ; je songe à vous très souvent et vous aime plus que je ne saurais dire. Je vous serre les deux mains et je vous baise sur les quatre joues.

Ex imo.


693. À ERNEST FEYDEAU.
Croisset, lundi [fin septembre-début octobre 1861].

Je vais commencer après-demain le dernier mouvement de mon avant-dernier chapitre : la grillade des moutards, ce qui va bien me demander encore trois semaines, après quoi j’attendrai ta seigneurie avec impatience.

Tu ne peux pas te figurer ma fatigue, mes angoisses et mon ennui. Quant à me reposer, comme tu me le conseilles, ça m’est impossible. Je ne pourrais plus me remettre en route. Et d’ailleurs comment se reposer, et que faire en se reposant ?

À mesure que j’avance, mes doutes sur l’ensemble augmentent et je m’aperçois des défauts de l’œuvre, défauts irrémédiables et que je n’enlèverai point, une verrue valant mieux qu’une cicatrice.

Je me suis juré de ne point reparaître à Paris avant la fin, le séjour de la capitale me devenant odieux, intolérable, avec la scie que l’on m’y fait sur Salammbô. D’autre part, il faut bien compter trois mois pour relire, faire copier, re-corriger la