Vous me semblez, chère Demoiselle, dans un état si lamentable que je me fais un devoir de vous répondre tout de suite.
Je suis tout prêt à vous rendre service. Mais comment le puis-je ? Je ne connais personne parmi MM. les ecclésiastiques ; c’est un monde qui m’est parfaitement étranger.
Et puis il me semble que cette exemption de confession dépend exclusivement de votre évêque. Ce qu’il y aurait de mieux à faire serait d’aller le voir vous-même et de lui exposer votre état. Votre confesseur habituel ne peut-il pas se charger de la commission ?
Cette exemption dépend peut-être du Pape ? Je n’en sais rien. Vos craintes sur la fièvre jaune me semblent bien puériles. Je me rappelle avoir vécu en 1832 en plein choléra ; une simple cloison, percée d’une porte, séparait notre salle à manger d’une salle de malades où les gens mouraient comme des mouches. Notre heure est marquée. À quoi bon s’en inquiéter, quand on a la conscience tranquille ?
Puisque vous vous inquiétez de Salammbô, j’espère l’avoir terminée vers le jour de l’an ; il m’en reste encore la valeur de deux chapitres ; mais cet ouvrage ne vous sera point sympathique, j’en ai peur. Il est fait pour les gens ivres d’antiquités.
Je ne vous donne plus de conseils, car je les