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CORRESPONDANCE

Romaine m’excite démesurément.

« Ah ! Boucher, comme tu travaillais là dedans, comme tu coupais ! » Voilà la vraie note profonde et juste.

Je suis aussi content de vous que je le suis peu de moi. Non ! mes bichons, ça ne va pas ! ça ne va pas ! Il me semble que Salammbô est embêtante à crever. Il y a un abus évident du tourlourou antique, toujours des batailles, toujours des gens furieux. On aspire à des berceaux de verdure et à du laitage. Berquin semblera délicieux au sortir de là. Bref, je ne suis pas gai. Je crois que mon plan est mauvais et il est trop tard pour rien changer, car tout se tient.

Je commence maintenant mon xiiie ch[apitre]. J’en ai encore deux après celui-là, le tout sera terminé, à moins de défaillances trop prolongées, en janvier.

Et vous, qu’allez-vous faire, maintenant ? La Jeune Bourgeoise[1] avance-t-elle ? écrivez-moi quand vous n’aurez rien de mieux à faire, car je pense à vous deux très souvent.

Adieu, mille remerciements et mille compliments vrais. Je vous embrasse.


686. À ERNEST FEYDEAU.
Croisset, lundi soir [15 juillet 1861].

Si tu n’es pas gai, je ne suis pas précisément bien joyeux. Carthage me fera crever de rage. Je

  1. Titre primitif de Renée Mauperin.