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DE GUSTAVE FLAUBERT.

car je ne sais pas au juste votre numéro dans la rue de Seine, bien que je connaisse la maison. Vous savez que je suis toqué de votre ouvrage et que j’y pense maintes fois par jour.


660. À LOUIS BOUILHET.
Croisset, 2 octobre 1860.

Ma mère part demain matin pour Verneuil, où elle restera huit jours. Si tu es encore à Mantes à ce moment-là, je te préviens que tu n’éviteras pas la visite de Liline, qui brûle de voir ton logement.

Il a fait un temps atroce pendant que j’étais à Étretat et je me suis peu promené. Le résultat de cette distraction a été de me faire perdre tout le reste de la semaine. Je revoyais continuellement la mer et j’entendais le bruit des galets sous mes b…ôttes. Il y a aujourd’hui huit jours, j’ai couché à Fécamp chez Mme Le Poittevin, où je n’étais pas venu depuis dix-huit ans ! Ai-je pensé à ce pauvre bougre d’Alfred ! J’avais presque peur de le voir apparaître. Notre jeunesse commune me semblait suinter sur les murailles. C’était comme un dégel qui me glaçait jusqu’au fond du cœur.

Devine quel admirateur j’ai rencontré à Étretat ? Le père Anicet Bourgeois (bien nommé), brave homme du reste. Mais le peu d’admiration qu’il m’a montré pour Gœthe a singulièrement diminué le plaisir de ses éloges à mon endroit. Oui, il ne trouve « rien de remarquable dans Faust, ce n’est