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DE GUSTAVE FLAUBERT.

gié italien qui, à Jérusalem, t’appelait : « mon colonel » ? C’était donc une prophétie ! Animal ! Tu ne te tiendras donc jamais tranquille ! Ici, rien de neuf, calme plat. Quant à moi je m’enfonce de plus en plus dans Carthage ; je travaille vigoureusement, mais j’en ai pour une année encore. Les répétitions de la pièce de Bouilhet commenceront à l’automne, la première représentation aura lieu vers le milieu de novembre. Adieu, mon vieux compagnon ! Je t’embrasse bien tendrement ; bonne chance ! Bonne santé, bonne humeur et evviva la libertà !


654. À MADAME JULES SANDEAU.
Croisset, près Rouen, dimanche [fin août 1860].

Eh bien ! c’est joli ! Voilà trois semaines que j’attends une lettre de vous. Pas de nouvelles de vous, rien !

Comment ! Je me transporte à Bellevue[1] afin de jouir de la vôtre (pardon !), j’endure une chaleur africaine, et la soif comme dans le désert ! Je me rabats sur l’Institut[2], etc., enfin j’ai passé une journée abominable à courir après vous — vainement — et vous ne me dites pas que vous en êtes un peu fâchée !

Vous qui ne passez pas votre journée à écrire, envoyez-moi une très longue lettre.

  1. Où les Sandeau avaient une propriété.
  2. Jules Sandeau était conservateur de la Bibliothèque Mazarine.