Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
390
CORRESPONDANCE

locale. Ah ! Sacré nom de dieu, j’en suis bien content ! Mille félicitations, mon cher vieux.

Mais ce n’est pas gentil de n’avoir point prévenu les amis. Vous savez bien que j’aurais été, dès le commencement, le premier à vous applaudir, et, à la fin, le premier qui vous aurait sauté au col.

Du reste, dans quelques jours, je vous renouvelerai [sic] en personne mes congratulations.

D’ici là cent poignées de main.

Question à la partie la plus charmante de vous-même : — Le cœur vous battait-il un peu ?

Commentaire : — Oh ! Que j’aurais voulu poser une main sur iceluy.


653. À MAXIME DU CAMP[1].
[Paris ? Vers le 15 août 1860].

[…] Si tu as devant toi cinq minutes, mon bon Max, envoie-moi un mot seulement que je sache ce que tu deviens, sacrebleu ! Si tu es mort, vif ou blessé. Je fais tout ce que je peux pour ne point penser à toi ; mais ton souvenir m’obsède et me revient cent fois par heure. Je te vois dans des positions atroces ; j’ai l’imagination fertile en images, tu le sais ; je compose des tableaux qui ne sont pas gais et qui me serrent le cœur. Je ne te demande aucun détail, bien entendu ; je veux savoir seulement ce que tu deviens. Te souviens-tu de ce réfu-

  1. Fragment extrait des Souvenirs littéraires de Du Camp, II, 171. Du Camp était allé rejoindre, en Italie, les partisans de Garibaldi.