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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je vais après-demain dîner chez votre frère avec Maury et Renan.

Mille poignées de main. À vous.

Mardi soir.

Vel elegantius : mardi au soir.


640. À LOUIS BOUILHET.
[Croisset, 20 avril 1860].

Charmant, mon vieux, exquis ! Sans blague aucune, ça m’a ravi. Je n’y vois rien à reprendre. La seule tache est peut-être « qui menace »[1]. Menace quoi ? mais je vois le geste mignon de son doigt, — et puis le vers qui rime avec menace est si charmant et si juste :

Comme une anguille dans sa nasse.

Bravo ! Caraphon ! Taïeb ! Continue !

Tu ne trouves donc pas de sujet, mon pauvre vieux ? C’est embêtant, je le sais et je te plains, mais c’est ton habitude. Tu es condamné maintenant à passer six mois de l’année ainsi. Au mois de juin, ça vient. Tu as encore tout au plus un mois d’angoisses. Console-toi, d’ailleurs, voilà le soleil.

  1. …Et le soir, sous les marronniers
    Pressait la belle qui menace,
    Mince dans sa robe à paniers
    Comme une anguille dans sa nasse.