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CORRESPONDANCE

Tu me parais en bon train. Tu as raison. Ton livre[1], ne sortant pas (comme lieu de scènes) de la Belgique, aura une couleur et une unité très franches. Mais songe sérieusement, après celui-là, à ton ouvrage sur la Bourse dont le besoin se fait sentir.


617. À JULES DUPLAN.
[Croisset, fin septembre-début octobre 1859].

Je voulais savoir quel était de nous deux le plus ignoble personnage ! Mais à toi le pompon, mon bonhomme. « Vincis forma, vincis magnitudine » comme dit Me Lhomond ; et tu l’emportes par l’oubli.

Oui, je sais bien, tu vas gueuler : « Mon commerce ! ma boutique ! mes registres ! le grand-livre ! mes commis ! ces messieurs ! ces dames ! les commettants, dito, report, font 72 fr 75 c. » N’importe ! J’ai à te dire que tu es un sale cochon, voilà tout. Narcisse lui-même en pleure ; il s’ennuie de ne pas avoir de tes nouvelles ; tu révoltes et attendris jusqu’à la livrée. Ça va-t-il, au moins ? Es-tu content ? gagnes-tu des monacos pour subvenir à tes débauches dans ta vieillesse ?…

Depuis près de cinq mois que nous ne nous sommes vus, j’ai eu assez d’ennuis. Au milieu du mois dernier j’en ai été physiquement malade. Ça remonte un peu ; n’importe ! Ce polisson de livre-là sera raté, j’en ai peur, je marche sur un

  1. Catherine d’Overmeire.