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DE GUSTAVE FLAUBERT.

envoyez-moi un peu de votre écriture. Votre lettre m’est arrivée, vous voyez. La poste a été plus intelligente que le pseudo-cocher de fiacre qui, l’année dernière, n’a pu vous dire où j’étais.


612. À ERNEST FEYDEAU.

En partie inédite.

Dimanche [21 août 1859].

Non, mon cher vieux, pas du tout. Je vais très bien et n’ai rien à te dire, si ce n’est que tu es fort gentil.

Décidément je travaille assez raide cet été. Mon VIe chapitre va bientôt arriver au milieu ; dans un an la fin s’apercevra.

Tu m’as l’air assez triste ? Prends garde à ton estomac. Ne travaille pas trop la nuit ; ça éreinte quoi que nous disions et ménage un peu ta tonnerre de Dieu de…

Tu me parais chérir la mère Sand. Je la trouve personnellement une femme charmante. Quant à ses doctrines, s’en méfier d’après ses œuvres. J’ai, il y a quinze jours, relu Lélia. Lis-le ! Je t’en supplie, relis-moi ça !

Quant à la veuve Colet, elle a des projets, je ne sais lesquels. Mais elle a des projets. Celle-là, je la connais à fond. Ce qu’elle a dit de bien sur Fanny a un but. Tu lui as écrit, elle t’invitera à venir la voir. Vas-y, mais sois sur tes gardes. C’est une créature pernicieuse. Quand tu voudras te foutre une bosse de rire, lis d’elle Une histoire de soldat — c’est un roman (format Charpentier), publié dans le Moniteur, ce qui est plus farce.