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DE GUSTAVE FLAUBERT.

La scène finale chez les deux femmes est palpitante d’intérêt, comme on dit en beau langage.

En résumé, je trouve dans cette partie comme dans toutes les autres des inégalités de talent entre les descriptions et les dialogues, à moins que le dialogue n’ait par lui-même un grand fond, comme dans la scène de Georget. Tu me feras le plaisir, désormais, d’écrire des livres impersonnels, de mettre ton objectif plus loin et tu verras comme tes personnages parleront bien du moment que tu ne parleras plus par leur bouche. Tu t’amuses trop avec eux. Voilà tout le secret.

Je tiens à l’observation 3o et 5o. Elle est sérieuse, ne néglige rien. Et ensuite, dors sur tes deux oreilles, on lira Daniel, je t’en réponds, et l’on se passionnera pour lui.

Ci-inclus une lettre pour le Théo. Fais-la-lui parvenir le plus tôt possible.

La maladie de ta femme commence à m’inquiéter. Que diable est-ce donc ?

Bouilhet est à Mantes depuis lundi. S’il ne t’a pas envoyé de loge pour sa pièce, c’est qu’on ne la joue plus, sa jeune première et son jeune premier étant malades.

Je suis indigné par les opinions littéraires du gars Proudhon dans son livre la Justice, etc. Quelle brute !

J’ai commencé hier au soir mon quatrième chapitre. La fin du troisième n’a pas été commode et je n’en suis pas encore enchanté. Ma parole d’honneur, c’est à en devenir fou ! Quel bouquin !

J’espère dans un mois être à Paris.

Adieu, cher vieux, je t’embrasse très fort.