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DE GUSTAVE FLAUBERT.

songé à vous (j’avais deux amis chez moi ; j’ai été dérangé : voilà ce qui a retardé cette lettre). Une liste nécrologique où j’ai lu le nom d’Henri Blanchard m’a fait rêver à la rue de Grammont… Et puis votre souvenir m’arrive !

Combien je vous plains d’avoir perdu madame votre mère ! Je connais ces déchirements. En ai-je déjà enseveli de ces pauvres morts !

Je n’ai aucune idée de votre vie ! Que fait Maurice tout le long du jour ! Et quand nous reverrons-nous ? Quand irai-je vous voir ? Dieu le sait, je suis engagé dans un travail accablant et que je veux mener à bonne fin. Voilà la quarantaine qui approche ; j’ai eu 37 ans le 12 décembre dernier.

Quant au cœur, il est vieux comme l’antiquité elle-même ; c’est une nécropole. Adieu, mille et mille souvenirs. Vos lettres seront toujours bienvenues, vous le savez.

Je vous baise les mains très affectueusement.

Non, je ne suis pour rien dans Hélène Peyron. Aujourd’hui même paraît dans la Revue Contemporaine le commencement d’un roman qui m’est dédié. Quand l’auteur m’en a lu le titre, j’ai été bien surpris de voir que la plupart des scènes se passaient à Trouville !


603. À ERNEST FEYDEAU.
Croisset, jeudi soir [20 ou 27 janvier 1859].
Mon cher Vieux,

Je viens de lire et d’annoter la première partie de Daniel. Les observations de détail ne sont pas