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CORRESPONDANCE

tère, paysages, etc. Mais c’est quand tu veux faire le monsieur que tu me déplais.

Puis-je faire des notes au crayon sur les marges ? Tu en serais quitte pour les faire couper, lorsque tu donneras ton manuscrit à l’imprimerie. Réponds-moi là-dessus et ne te presse pas pour la fin. À quoi bon ? Songe que c’est ton second livre ; mon vieux, et que l’on te souhaite, généreusement, un four. Or il faut que ce soit un volcan. C’est facile si tu veux t’en donner la peine.

La IVe partie est superbe, superbe ! Comme ça se relève.

Tu es décidément un monsieur sans la moindre intelligence, c’est à croire que deux bonshommes ont travaillé à ce roman.

Je le répète, je suis enthousiasmé de la IVe partie. Le grand dialogue de Daniel et de Louise, magnifique. L’épisode de la fermière m’a fait froid dans le dos. Et mon indignation ne fait que se renforcer pour les choses plates et vulgaires. Je commence demain mon travail, j’espère te renvoyer le manuscrit à la fin de la semaine.

Adieu, je t’embrasse très fort.


597. À ERNEST FEYDEAU.
[Fin décembre 1858].

Observations générales sur Daniel :

J’ai marqué en marge les phrases que je trouvais vicieuses, les tournures lourdes, les expressions toutes faites et convenues, je n’y reviendrai plus. Mais parlons d’abord des beautés.