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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Mais pour écrire dans un journal de Paris, il faut être à Paris. On peut cependant, et cela se fait tous les jours, envoyer des nouvelles ou des romans. Il y a maintenant grande disette de cette denrée ; faites-en, on vous les placera. Je les présenterai si vous voulez à la Presse ou au Moniteur.


572. À ALFRED BAUDRY.
[Paris, avril 1858, du 4 au 12.]
Mon cher Petiot,

Je fous mon camp lundi prochain. Dans les derniers jours de mai, vous me reverrez, et nous taillerons une bavette.

Votre frère m’a raconté vos déplorables histoires de douane ; envoyez promener l’administration, plutôt que de nous quitter. Restez à Rouen — ou venez à Paris.

Bouilhet est maintenant à Cany ; il se pourrait que vous le vissiez lundi prochain. Quant à ses travaux, il cherche un grand drame.

Je tâcherai de vous envoyer de là-bas un mot ; mais n’y comptez pas trop. Cela est si difficile d’écrire des lettres en voyage !

Ma mère sera, je pense, à Croisset dans trois semaines ou un mois. Elle s’en va présentement en Champagne. Elle m’a bien inquiété dans ces derniers temps ! Quel hiver imbécile j’ai passé, mon pauvre bonhomme !

J’aurai une belle histoire à vous conter. Faites-