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CORRESPONDANCE

J’ai entrepris une chose bien difficile, mais il n’y a plus à reculer, il faut la continuer ! J’ai peur d’avoir eu les yeux plus grands que le ventre !

Lisez donc un livre qui vous plaira beaucoup : l’Essai sur la Révolution française, de Lanfrey. Il y a aussi du même auteur : l’Église et les philosophes au XVIIIe siècle dont je vous engage à prendre connaissance. Cela est fait dans un esprit très large et très juste.

Voilà le printemps qui va revenir ! Vous vous trouverez mieux aux premiers rayons de soleil, pauvre chère âme endolorie ! Je penserai à vous sur la plage d’Afrique. Mais en attendant je vous envoie mille bonnes tendresses.


570. À ALFRED BAUDRY.
[Paris, 23 mars 1858.]
Mon bon,

Faites-moi le plaisir de demander au père Pottier si la bibliothèque possède le traité de Juste Lipse intitulé De militia romana. Les œuvres complètes de Juste Lipse forment 3 vol in-fol.

Je m’esbigne « pour le rivage du Maure », où j’espère ne pas rester « captif » de demain en quinze, mercredi 7 avril. Je me suis fait bâtir une paire de bottes à l’écuyère qui me cause une grande volupté. Bref, votre ami est satisfait de revoir des flots et des palmiers. Je vais un peu prendre l’air pendant six semaines, et, franchement, j’en ai besoin. J’ai passé un hiver idiot, maladies, affaires de théâtre, découragements, etc.