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DE GUSTAVE FLAUBERT.

mois de décembre), et je serai peut-être avancé dans le second, car il est impossible d’écrire cela d’un coup. C’est surtout une affaire d’ensemble. Les procédés de roman que j’emploie ne sont pas bons, mais il faut bien commencer par là pour faire voir. Il y aura ensuite bien de la graisse et des scories à enlever afin de donner à la chose une tournure plus simple et plus haute. Le jeune Bouilhet commence son quatrième acte.

Avez-vous suffisamment ri au jeûne ordonné par S. M. Victoria[1] ? Voilà une des plus magistrales bouffonneries que je sache, est-ce énorme !

Ô Rabelais, où est ta vaste gueule ?


559. À JULES DUPLAN.
[Croisset, vers le 20 octobre 1857.]

Ne pas m’envoyer l’article du d’Aurevilly. Je l’ai, merci mon vieux. Je suis ce soir d’une gaieté folle. L’article de cet excellent Tony Révillon, dans la Gazette de Paris, m’a mis, depuis ce matin, dans une humeur « impossible à décrire », comme un enthousiaste politique ; moi, un viveur de province ! Ah ! c’est trop beau ! et l’histoire de mes nombreux colis en voyage ! Ce portrait de moi en gentleman revenu des erreurs de la jeunesse, et qui a écrit un roman par désillusion, pour chasser l’ennui ! Hénaurme ! quinze mille fois Hénaurme, avec trente milliards d’H ! « Je me

  1. Le jeûne avait pour objet d’implorer la protection divine au moment de la révolte des Indes et de l’insurrection de Lucknow.