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CORRESPONDANCE

ancienne, me dit-on. Je ne sais rien du tout, car je vis ici comme à cent mille lieues de Paris.

Pourquoi ? Contre qui avez-vous attenté ? Est-ce à la religion ? Sont-ce les mœurs ? Avez-vous passé en justice ? Quand sera-ce ? etc.

Ceci est du nouveau : poursuivre un livre de vers ! Jusqu’à présent la magistrature laissait la poésie fort tranquille.

Je suis grandement indigné. Donnez-moi des détails sur votre affaire, si ça ne vous embête pas trop, et recevez mille poignées de main des plus cordiales.

À vous.

554. À CHARLES BAUDELAIRE.
23 Août 1857 [Croisset].
Mon cher Ami,

J’ai reçu les articles sur votre volume. Celui d’Asselineau m’a fait grand plaisir. Il est, par parenthèse, bien aimable pour moi. Dites-lui de ma part un petit mot de remerciement. Tenez-moi au courant de votre affaire, si ça ne vous ennuie pas trop. Je m’y intéresse comme si elle me regardait personnellement. Cette poursuite n’a aucun sens. Elle me révolte.

Et on vient de rendre des honneurs nationaux à Béranger ! à ce sale bourgeois qui a chanté les amours faciles et les habits râpés !

J’imagine que, dans l’effervescence d’enthousiasme où l’on est à l’encontre de cette glorieuse binette, quelques fragments de ses chansons (qui