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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Quand tu verras Paul Meurice, demande-lui s’il a envoyé mon volume au père Hugo.

As-tu converti Alexandre Dumas fils au culte de l’Art pur ? Si cela est, je te déclare un grand orateur et surtout un grand magicien.

Adieu, monsieur, je t’embrasse.


552. À LOUIS BOUILHET.
[Croisset, 12 août 1857.]

Enfin ! je vais en finir avec mes satanées notes ! J’ai encore trois volumes à lire et puis c’est tout. C’est bien tout ! Au milieu ou à la fin de la semaine prochaine, je m’y mets. Je n’en éprouve aucune envie intellectuelle, mais une sorte de besoin physique. Il me faut changer d’air. Et puis, je n’apprends plus rien du tout. J’ai épuisé, je crois, la matière complètement. C’est maintenant qu’il va falloir se monter et gueuler dans le silence du cabinet !

Réponds-moi tout de suite pour me dire si tu me permets d’envoyer ton adresse à La Rounat ; le susdit me la demande à grands cris. Il s’informe de toi considérablement et m’apprend que ta pièce est annoncée dans les feuilles publiques sous le titre de Une fille naturelle.

Le public, il paraît, s’occupe de nos Seigneuries, car on a annoncé dans trois journaux que je faisais un roman carthaginois intitulé Les Mercenaires. Cela est très flatteur, mais m’embête fort ; on a l’air d’un charlatan, et puis le public vous en veut de l’avoir tant fait attendre. Bien entendu