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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Tu serais bien gentil de m’envoyer le plus souvent possible un bulletin de la santé de Mme Feydeau.

Quant à mon enfant à moi, je te conseille de lire Le Siècle d’aujourd’hui et Le Monde de vendredi, tu t’amuseras. Sainte-Beuve s’est radouci. Demain paraît le Cuvillier Fleury. Mais le plus beau c’est le Publicateur de Louviers qui me loue (SÉRIEUSEMENT) de ressembler à Marmontel. Il se pourrait bien, après tout, que je ne fusse qu’un classique et un rococo ? qui ne t’en aime pas moins et qui t’embrasse avec le respect dû à un Patriarche !!!


537. À JULES DUPLAN.
[Croisset, derniers jours de mai 1857.]

Veuillez dire à l’énergumène Crépet de m’envoyer incontinent les renseignements sur Carthage. Je les attends avec curiosité et impatience.

Vos lettres sont courtes, mon vieux. Mais je vous vitupère surtout de laisser là Siraudin. Allons, caleux ! Fa ! outre !!!

Quant à moi, j’ai une indigestion de bouquins. Je rote l’in-folio. Voilà 53 ouvrages différents sur lesquels j’ai pris des notes depuis le mois de mars ; j’étudie maintenant l’art militaire, je me livre aux délices de la contrescarpe et du cavalier, je pioche les balistes et les catapultes. Je crois enfin pouvoir tirer des effets neufs du tourlourou antique. Quant au paysage, c’est encore bien vague ; je ne sens pas encore le côté religieux. La psychologie se cuit tout doucement, mais c’est une lourde