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CORRESPONDANCE

entêté que j’en ai l’air. Carthage sera d’ailleurs plus amusant, plus compréhensible et me donnera, j’espère, une autorité qui me permettra de me lâcher dans Saint Antoine. Pensez-vous à couper Candide en tableaux pour une féerie ? Tâchez d’avoir fait cette besogne quand vous viendrez ici.

Et Siraudin ? Quid ?

Je compatis d’autant mieux à vos embêtements financiers que je suis pour le moment dans une dèche profonde.

J’ai dépensé depuis le 1er janvier plus de 10 000 francs, ce qui est trop pour un mince rentier comme moi, et j’ai encore mille écus de dettes. Aussi vais-je rester à la campagne le plus longtemps possible ; raison d’économie, Monsieur ! raison de travail aussi. Je me ficherais de ça complètement si les phrases roulaient bien ! Espérons que ça va venir.

J’ai reçu l’article Limayrac. Quel crétin avec son grand écrivain sur le trône !

Lévy m’a écrit qu’il allait faire un second tirage : voilà 15 000 exemplaires de vendus ; aliter : 30 000 francs qui me passent sous le nez[1] !…


536. À ERNEST FEYDEAU.

Inédite.

[Lundi soir.]

Mes compliments, cher ami, et mes doubles compliments, un homme comme toi ne pouvait faire qu’un mâle.

  1. L’éditeur Michel Lévy avait acheté à Flaubert, pour la somme de 500 francs, le droit de vendre Madame Bovary pendant cinq années.