Je les expédie rapidement et sans y trouver grand’chose. Je tiens cependant à Carthage, et coûte que coûte, j’écrirai cette truculente facétie. Je voudrais bien commencer dans un mois ou deux. Mais il faut auparavant que je me livre par l’induction à un travail archéologique formidable. Je suis en train de lire un mémoire de 400 pages in-4o sur le cyprès pyramidal, parce qu’il y avait des cyprès dans la cour du temple d’Astarté ; cela peut vous donner une idée du reste. Voilà la pluie qui se met a tomber. Je suis seul au fond du désert et je pense avec une certaine mélancolie à nos dimanches de cet hiver.
Je ne sais si c’est vous ou Pagnerre, mon cher ami, qui m’avez envoyé un maître numéro du Loiret où resplendit un article sur votre serviteur. Il est à coup sûr celui qui me satisfait le plus et je le trouve naïvement très beau, puisqu’il chante mon éloge. Le livre est analysé ou plutôt chéri d’un bout à l’autre. Cela m’a fait bien plaisir et je vous en remercie cordialement.
Pourquoi donc ne vous en mêlez-vous pas aussi ? Pourquoi vous bornez-vous à avoir de l’esprit pour vos amis ? Quand aurons-nous un livre ?
Quant à moi, celui que je prépare n’est pas sur le point d’être fait, ni même commencé. Je suis plein de doutes et de terreurs. Plus je vais, et plus je deviens timide, — contrairement aux grands