Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
DE GUSTAVE FLAUBERT.

devez non seulement un acquittement, mais des excuses ! ».

Autre passage : « Ah ! vous venez vous attaquer au second fils de M. Flaubert !… Personne, M. l’avocat général, et pas même vous, ne pourrait lui donner des leçons de moralité ! ». Et quand il avait blagué sur un passage : « Je n’accuse pas votre intelligence, mais votre préoccupation ».

En somme, ç’a été une crâne journée et tu te serais amusé si tu avais été là.

Ne dis rien, tais-toi : après le jugement, si je perds, j’en appellerai en cour d’appel, et si je perds en cour d’appel, en cassation.

Adieu, cher frère, je t’embrasse.


521. À MAURICE SCHLÉSINGER.
[Février, 1857].
Mon cher Maurice,

Merci de votre lettre. J’y répondrai brièvement, car il m’est resté de tout cela un tel épuisement de corps et d’esprit que je n’ai pas la force de faire un pas ni de tenir une plume. L’affaire a été dure à enlever, mais enfin j’ai la victoire.

J’ai reçu de tous mes confrères des compliments très flatteurs et mon livre va se vendre d’une façon inusitée, pour un début. Mais je suis fâché de ce procès, en somme. Cela dévie le succès et je n’aime pas, autour de l’Art, des choses étrangères. C’est à un tel point que tout ce tapage me dégoûte profondément et j’hésite à mettre