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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Les dames se sont fortement mêlées de ton serviteur et frère ou plutôt de son livre, surtout la princesse de Beauvau, qui est une « Bovaryste » enragée et qui a été deux fois chez l’Impératrice pour faire arrêter les poursuites. (Garde tout cela pour toi, bien entendu.)

Mais on voulait à toute force en finir avec la Revue de Paris, et il était très malin de la supprimer pour délit d’immoralité et d’irréligion ; malheureusement mon livre n’est ni immoral ni irréligieux.

La mort de l’archevêque de Paris[1] me sert, je crois. Quelle chance que l’assassinat soit commis par un autre prêtre ! on va peut-être finir par ouvrir les yeux.

Voilà, mon cher Achille, tout ce que j’ai à te dire, je ne sais rien de plus, je suis ahuri et rompu.

Quel métier ! quel monde ! quelles canailles, etc.

Adieu, je t’embrasse.

À toi, ton frère.

Je saurai à quoi m’en tenir définitivement vers la fin de la semaine.


511. À MADAME MAURICE SCHLÉSINGER.
Paris, 14 janvier 1857.

Comme j’ai été attendri, chère Madame, de votre bonne lettre ! Les questions que vous m’y faites sur l’auteur et sur le livre sont arrivées droit

  1. Mgr Sibour, poignardé dans l’église Saint-Étienne-du-Mont, par Verger, prêtre interdit du diocèse de Meaux, le 3 janvier 1857.