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CORRESPONDANCE

d’aller à Rouen pour prendre des renseignements sur les empoisonnements par arsenic. De toute façon j’irai toujours lui dire adieu.


484. À LOUIS BOUILHET.
Croisset, 12 octobre [1855].

Qu’as-tu ? Pourquoi n’ai-je pas reçu la sacro-sainte lettre du dimanche ? es-tu malade ? que signifie cet enflement que tu avais à la jambe ?

Il est probable que d’aujourd’hui en quinze j’arriverai à Paris. Mais j’ai encore bien des choses à faire d’ici là.

J’aurais voulu t’apporter la Bovary empoisonnée et je n’aurai pas fait la scène qui doit déterminer son empoisonnement ; tu vois que je n’ai guère été vite. Mon malheureux roman ne sera pas fini avant le mois de février. Cela devient ridicule. Je n’ose plus en parler.

Je ne vois absolument rien à te narrer, si ce n’est que je lis et que j’ai bientôt fini (Dieu merci !) la Nouvelle Héloïse. C’est une rude lecture.

Si tu n’es pas malade, tu es un gredin de ne pas m’écrire.

Les feuilles tombent. Les allées sont, quand on y marche, pleines de bruits lamartiniens que j’aime extrêmement. Dakno reste toute la journée au coin de mon feu, et j’entends de temps à autre les remorqueurs. Voilà les nouvelles.

Je serai parti avant la foire Saint-Romain. Il est