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DE GUSTAVE FLAUBERT.

part l’avantage immédiat d’être lu, je n’en vois pas d’autre, n’ayant pas, en réserve, d’autres publications qui puissent suivre celle-là de suite. Au reste, peu importe ; publie-le séparément après qu’il sera paru dans un journal, et je serais fort étonné si ce conte n’avait un grand succès. On en fera des illustrations, ça deviendra populaire, tu verras. C’est bon, et ça restera. C’est pourquoi, je t’en supplie encore une fois, enlève les quelques taches qui subsistent afin qu’on n’ait rien à y reprendre.

À la fin de la semaine prochaine je serai avec toi. Ma prochaine lettre, chère amie, te dira le jour précis de mon arrivée. Bouilhet, je pense, viendra avec moi. Je ne l’ai pas vu aujourd’hui et je l’attends en ce moment. Je ne clorai ma lettre qu’après que nous aurons relu ensemble ton manuscrit et te dirai ses dernières observations, si elles sont différentes des miennes.

Au commencement, au lieu de pointaient, perçaient, et à squelette tu peux mettre saillit.

Machinal et machinalement, près l’un de l’autre.

Le vieux château baigné dans le soleil
Illuminant ses deux tours dans la mer


Voilà. Ma prochaine lettre sera plus longue.

Adieu, pauvre chère Muse aimée, je t’embrasse partout. À toi.

Ton G.

P.-S. Bouilhet est au contraire d’avis que tu dois faire tout ton possible pour rentrer à la Revue des Deux-Mondes. Quant à signer d’un nom d’homme, c’est impossible à cause du motif ci-