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CORRESPONDANCE

lent de coupe. De ces quatre vers no 8, il faut tâcher de lier davantage les deux premiers.

9 — Jean n’avait pas péri dans Sarragosse ; c’est évident, puisque nous le voyons là (on n’y pense plus à Sarragosse, sois-en sûre), et ce vers fait presque rire par sa naïveté. Et puis qu’est-ce que c’est que ce commencement de mouvement lyrique qui n’aboutit à rien ? Dans le premier manuscrit au moins il avait une suite et ça se comprenait. Fais-en le sacrifice complet, crois-moi, et vois avec quelle ampleur ton récit reprendrait si tu arriverais [sic] de suite, beaucoup plus bas ainsi… « Qui reconnaît Jean ? il revenait du fond de la Russie » et, au lieu du mouvement lyrique « revoir, etc. », je parlerais de son voyage, couchant dans les granges, marchant, passant parmi des populations qu’il ne comprend pas. Quelque chose d’assez funèbre, cette marche sur les steppes neigeuses, avec le soleil de Provence dans le cœur. Une analyse donc et non pas un mouvement ; mais pas bien long et j’arriverais à (10) « il arriva ».

11 — Le terme d’un voyage qui voit un vieillard, tournure trop pohêtique et recherchée.

12 — Bon ; mais prends garde, tu as plusieurs de ces comme, ainsi employés après un verbe.

13 — Plus un ami, plus un toit familier ; pas de toit familier ? Pour éviter la répétition de mots. Celle d’idée et de coupe subsisterait ; ainsi c’est ne rien retirer.

14 — Il erre, détestable ; les quatre vers qui suivent, vulgaires d’expression. Un peu de bon