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CORRESPONDANCE

loin, que je t’embrasse bien fort. Je suis bien content.

Tout ce début est excellent ; les chiens au mistral, magnifique ; le fanal, les hommes, etc., mais la confection de l’huile est trop longue, trop didactique. Quand nous allons venir aux petits détails, je te dirai où il faudrait l’arrêter.

L’invocation au moulin, charmante ; la description de Jean, bonne, mais gâtée par un tronçon de lyrisme intempestif et qui coupe l’action ou, plutôt, la narration. Quelques petites longueurs encore vers la fin de ce mouvement. L’épidémie et l’occasion de le faire fossoyeur, bonnes sauf quelques expressions. La fin, parfaite ou à peu de choses près. Venons maintenant à la critique de mots et je vais être, selon ma coutume, impitoyable. Cela me réussit trop bien pour que je change de système. Sais-tu que tu me donnes de l’orgueil, pauvre cœur aimé, en te voyant d’après mes conseils faire de belles choses. Voyons, travaillons et pas de tendresse. J’ai envoyé promener le grec pour être tout à toi cet après-midi[1].

1, 2. — Il faut choisir. C’est trop de deux sur. C’est peut-être le premier qui est à enlever ?

Sur la paroi du fond est, peut-être, un peu commun ? Vois ; en tout cas ces deux sur font un mauvais effet, rapprochés.

3. — Charmant, charmant.

4. — À la forte ; dans le vers précédent, au cylindre de pierre. Ces répétitions donnent toujours l’air mal écrit et c’est ici que commencent les lon-

  1. Pour suivre ces corrections, voir le texte à l’Appendice.