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APPENDICE.

D’un souffle olympien elle t’a fécondée.
Elle te fit grandir par la force et l’idée
Et vers tes hauts destins tandis que tu montais,
Comme l’on sent son âme, en toi tu la sentais !
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Ta déesse de bois devint d’or et d’ivoire ;
Tu lui voulus un temple à l’égal de ta gloire ;
Sur l’Acropole, autour de l’olivier sacré
Qui, planté par Minerve, a grandi vénéré
Sur le dôme d’un ciel souriant à toute heure,
De la Divinité s’éleva la demeure !
Tout un peuple accourut pour tailler de sa main
Les blocs du Pentélique aussi durs que l’airain.


Le voilà ce temple sans tache
Blanc comme un vêtement sacré !
Comme la neige qui s’attache
Au front du Parnasse éthéré !
Éblouissante colonnade
Que Zéphire va caressant ;
Le voilà tournant sa façade
Aux feux du matin rougissant.
Son fronton monte et se décore
De tout l’Olympe radieux.
Minerve, qu’éclaire l’aurore,
Apparaît au milieu des dieux
Et de l’autre côté du temple
Par le couchant illuminé
Victorieuse elle contemple
Neptune à ses pieds enchaîné.

Sur la frise où le jour palpite
Semblent hennir les coursiers blancs.
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Puis viennent les guerriers aux formidables tailles
Qui portent la cuirasse et la cotte de mailles
L’image de Pallas jaillit de leurs cimiers.