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APPENDICE.


Comme une eau vive à la lèvre altérée
S’offre tranquille et sans troubler son cours,
Dans sa douceur sa tendresse épurée
Voudrait s’offrir pour rafraîchir leurs jours.

Comme un beau chant répand son harmonie,
Comme un calice exhale son parfum,
Elle voudrait de sa paix infinie
Faire monter le calme vers chacun.

Être la rive ombreuse des vallées
Qui nous charma, vers laquelle on revient,
Et recueillir ces âmes envolées
Au doux abri d’un cœur qui se souvient.


LA PAYSANNE[1].


.........................
L’embrasement de la plage muette
Lui rappelant un jour lointain pareil,
Quelques doux cris de merle ou de fauvette
Dans la pauvre âme ont produit ce réveil.
À l’horizon elle étendit la vue :
Le vieux château que baignait le soleil,
Illuminant ses deux tours dans la nue,
Lui paraissait d’or sur un fond vermeil.
Il lui sembla courir dans l’avenue
Où mille oiseaux gazouillaient leur chanson ;
Le cuisinier à la face charnue
Lui souriait debout sur le perron ;
Sous les rameaux le vitrail de la serre
S’illuminait ; des parfums en sortaient,
Et dans ce cœur submergé de misères
Les souvenirs par degrés remontaient.

  1. En raison de la longueur de ce poème, nous ne donnons que les passages permettant au lecteur de suivre les corrections conseillées par Flaubert. Nous avons donné au tome II les passages précédemment corrigés.