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DE GUSTAVE FLAUBERT.

là ma digression de cordonnier. D’où diable vient-elle ? D’un horrifique verre de rhum que j’ai bu ce soir, sans doute. Bonsoir.


422. À LOUISE COLET.

En partie inédite.

[Trouville] Samedi soir, minuit [27 août 1853].

Il est difficile d’entasser plus de bêtises que je ne l’ai fait hier au soir. Enfin, puisque c’est écrit, que ça parte ! Tu verras au moins par là que je ne ménage avec toi ni le temps ni le papier. Il était près de 3 heures quand je me suis couché ce matin.

Rien de neuf. La mer a été très forte aujourd’hui, la marée de cette nuit sera dure encore. Comme c’est beau la mer !

L’histoire de ma lettre que le vent envole et porte sur la fenêtre du curé m’a beaucoup amusé. Cela est très drôle. Tiens-moi au courant de tes affaires, chère Louise. Crois-tu réussir à l’Odéon ? As-tu vendu tes autres contes ? Qu’as-tu décidé pour eux ? Crois-tu que Babinet vienne me voir si je le réinvite ? Tu peux lui dire qu’il sera le bien reçu.

Mon frère a tout à fait renoncé à l’acquisition de son château. Son beau-père n’a pas voulu lui prêter d’argent (car il n’était pas assez riche pour faire maintenant cette acquisition : 300 000 francs). Mais quinze jours à réfléchir là-dessus me semblent monstrueux. Tous ces gens d’action sont si peu