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DE GUSTAVE FLAUBERT.

des heures à M. B… lui-même, avec prière de m’avertir de son arrivée. Il me ferait le plus grand plaisir de descendre chez moi. Je l’ai déjà invité et je compte qu’il acceptera.

Allons, adieu chère Louise, chère Muse ; mille baisers pour ta fête et des meilleurs. À toi, sur tout ton toi et tout en toi.

Ton G.

Le mauvais vouloir contre Leconte à la Revue, superbe ! Quels misérables ! Oderunt poetas. Le mot d’Horace est toujours vrai. Bouilhet m’écrit que ses vers n’y sont pas. Évidemment nos actions sont en baisse. Tant mieux ! La bienveillance de semblables canailles, n’est-ce pas un outrage ?


420. À LOUIS BOUILHET.
Trouville, 23 août 1853.

Quelle sacrée pluie ! comme ça tombe ! Tout se fond en eau ! Je vois passer sous mes fenêtres des bonnets de coton abrités par des parapluies rouges. Les barques vont partir à la mer. J’entends les chaînes des ancres qu’on lève avec des imprécations générales à l’adresse du mauvais temps. S’il dure encore trois ou quatre jours, ce qui me paraît probable, nous plions bagages et revenons.

Admire encore ici une de ces politesses de la Providence et qui y feraient croire. Chez qui suis-je logé ? Chez un pharmacien ! Mais de qui