Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 3.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
DE GUSTAVE FLAUBERT.

J’âpre-difficultés de style, mauvais temps. Tout ça, ainsi que ce que nous avons dit l’autre jour, m’embête.

Adieu, cher vieux bon, à dimanche.


403. À LOUISE COLET.
[Croisset] Nuit de samedi, 1 h. [25-26 juin 1853].

Enfin, je viens de finir ma première partie (de la seconde). J’en suis au point que je m’étais fixé pour notre dernière entrevue à Mantes. Tu vois quels retards ! Je passerai la semaine encore à relire tout cela et à le recopier et, de demain en huit, je dégueulerai tout au sieur Bouilhet. Si ça marche, ce sera une grande inquiétude de moins et une bonne chose, j’en réponds, car le fonds était bien ténu. Mais je pense pourtant que ce livre aura un grand défaut, à savoir : le défaut de proportion matérielle. J’ai déjà deux cent soixante pages et qui ne contiennent que des préparations d’action, des expositions plus ou moins déguisées de caractère (il est vrai qu’elles sont graduées), de paysages, de lieux. Ma conclusion, qui sera le récit de la mort de ma petite femme, son enterrement et les tristesses du mari qui suivent, aura soixante pages au moins. Restent donc, pour le corps même de l’action, cent vingt à cent soixante pages tout au plus. N’est-ce pas une grande défectuosité ? Ce qui me rassure (médiocrement cependant), c’est que ce livre est une biographie plutôt qu’une péripétie développée. Le drame y a peu