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DE GUSTAVE FLAUBERT.

et qu’elle portait, originairement, une dédicace qui en était tout le titre (celui de Rédemption la dénature même). Moi, cela me semble démesuré (même en mettant à part le sans-gêne du procédé). Cet homme qui, pour se pousser par tous les moyens possibles, pour se voir étaler à une vitre de marchand, va se fourrer, de lui-même, entre des notes et des vers auxquels il n’a en rien contribué, s’intercaler ainsi dans l’œuvre d’un autre et mettre son nom à la place d’une lettre, laquelle lettre représentait un souvenir, un cri de l’âme ! accaparer une chose si personnelle et si intime ! pour se faire mousser ! Cela m’a d’abord fait beaucoup rire. Après quoi, j’ai compris l’odieux de la chose.

Cet ami dont je te parlais, que j’ai rencontré en chemin de fer[1], m’a dit que les articles de Castille faisaient le plus mauvais effet. Quant à celui de l’Athenæum[2], j’ai compris que le père Vivien de Saint-Martin avait eu le dessus, car il a répondu aux témoins de D[u Camp] que c’était une discussion littéraire et qu’il ne donnerait aucune excuse. D[u Camp] a écrit qu’il le méprisait, à quoi l’autre a répondu qu’il l’engageait « à modérer ses expressions et à ne pas entrer sur le terrain de la calomnie », ou qu’il aurait recours aux tri-

  1. Foüard.
  2. Polémique entre Vivien de Saint-Martin, qui avait malmené Du Camp comme auteur du Livre Posthume et comme directeur de la Revue de Paris. Du Camp, dans une note, répondit : « Un certain M. Vivien (ancien secrétaire de M. de Saint-Martin) a récemment attaqué la Revue de Paris avec une grossièreté peu commune et dans un français de gargotière. Il considère Ancelot comme le plus grand poète des temps modernes, etc. ». Il y eut échange de témoins.